La Pologne de Pilsudski à Walesa

LORCIN, Jeann

La Pologne de Pilsudski à Walesa : 11 novembre 1918-27 octobre 1991

Entre l’Allemagne et la Russie, la Pologne a connu une existence souvent tragique, le paroxysme étant atteint avec l’occupation allemande entre 1939 et 1945. Le gel au sein du Bloc soviétique qui a suivi est marqué par une industrialisation à marche forcée qui a créé les conditions mêmes de l’effondrement du système, avec l’émergence d’une classe ouvrière revendicative. Son leader Walesa ne s’en référait pas moins à l’héritage de Pilsudski, au souvenir d’un entre-deux-guerres qui ne se réduit pas à une dictature «fasciste». Il a connu un début de modernisation et un essor culturel, marqué par exemple par les débuts de Gombrowicz et de Milosz dans les années 1930.

Professeur honoraire d’Histoire contemporaine à l’Université Lumière Lyon 2, Jean Lorcin, spécialiste d’Histoire économique et sociale, a enseigné l’Histoire de l’Allemagne et de la Russie-URSS au XXe siècle. Il lui a paru essentiel de compléter cette expérience de l’Europe centrale et orientale par la prise en compte de l’entre-deux que représente la Pologne. Il y était d’autant plus disposé qu’il a été responsable des relations scientifiques entre Lyon 2 et l’Université de Lódz, lui permettant ainsi de prendre conscience de la situation politique, économique et sociale d’un pays d’abord sous l’état de guerre, en 1984, puis fraîchement libéré en 1991. Autant de souvenirs qui l’ont poussé à aborder ce sujet, tant les liens entre la France et la Pologne sont anciens et étroits. D’autre part, l’enseignement de l’Histoire allemande et soviétique lui a permis de se distancier d’une historiographie purement polono-polonaise dont Daniel Beauvois a montré les limites au lendemain de la libération du joug soviétique. Comme lui, Jean Lorcin n’a pas voulu s’immiscer dans les querelles internes, ou encore mettre en concurrence les insurrections du ghetto de Varsovie en 1943 et de la ville de Varsovie en 1944. Il s’est efforcé de s’en tenir à l’histoire «sincère» pour reprendre l’expression de Seignobos, d’une Pologne encore inquiète, agitée, mais représentative d’une Europe de l’Est qui se veut désormais centrale, à un moment décisif pour l’avenir de l’Union européenne. Il lui a paru utile de consigner dans un ouvrage de synthèse le fruit de son expérience. La lecture d’une surabondante littérature historique lui a permis de compléter son information qui s’appuie en particulier sur la consultation des archives diplomatiques polonaises, françaises, allemandes et pontificales publiées à ce jour.

Jacques André éditeur

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